Homophobie d'Etat en Tchétchénie
Le 8 août, le chanteur tchétchène Zelimkhan Bakaev disparaissait mystérieusement dès son arrivée à Grozny, où il pensait participer aux noces de sa soeur. La grossière vidéo postée depuis par la police et supposée le montrer danser dans un appartement berlinois (au décor totalement caucasien), plus quelques témoignages suffisent à penser au pire quant à son sort. Du reste, sa famille n'a pas été autorisée à porter plainte pour disparition.
Bakaev est une nouvelle victime, malgré sa petite notoriété, du crime contre l'humanité perpétré en Tchétchénie par un régime par ailleurs déjà célèbre pour sa violence, sa corruption et son incompétence. En mars, ce furent des dizaines de gays qui furent arrêtés, torturés, certains tués.
On avait cru calmer les fureurs criminelles du dictateur Kadyrov par des pétitions et des indignations; on ne peut que déplorer que ce fut insuffisant.
J'ai du coup un véritable haut-le-coeur dès que je vois, comme hier avec Montecristo, Depardieu à la télévision. Cet artiste dévoyé, moralement abandonné, au cynisme sans frein, qui s'afficha avec le tyran de Grozny en 2013 et se garda bien de condamner les horreurs sanguinaires de son régime cette année. On l'entend rugir contre la beauferie des Français, contre les petits censeurs qui attendent de lui davantage de civisme fiscal, mais sur Kadyrov, rien.
Plus dégoûtante encore (s'il est possible) est l'attitude du footballeur Ronaldinho, dont on savait certes que sa pensée, fût-elle politique, était encore ambryonnaire.
Ronaldinho est allé poser avec Kadyrov le 7 juillet de cette année, après les massacres de mars. Son attitude est si méprisable qu'on ne peut la rapprocher qu'avec ces "vip" maudits des années 30 et 40 qui firent le pélerinage de Berchtesgaden.
Honte à eux! Ils ne méritent que notre colère et notre mépris.
Eric de Haynin 25.10.2017
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